11 octobre 2007

Plaisirs du thé: Le thé en Chine

L’art du thé en Chine, que l’on désigne poétiquement sous le nom de « Rivière de Jade », prendra son essor sous la dynastie des Tang (618-907).
En 780, Lu Yu publie les trois volumes de son « Classique du thé », considéré aujourd’hui encore comme une bible pour les buveurs de thé.
Un art tout en douceur et en délicatesse, comme en témoignent les 3 textes suivants:

Chant du thé, Lu Tung
Ah qu’il est merveilleux ce thé
Cueilli avant que la brise aimable ait balayé les perles de glace de ses feuilles
Et dont les minuscules bourgeons brillent comme de l’or !
(…)Pour Honorer, j’ai clos mon portail de branchages,
De peur que des gens vulgaires ne viennent m’importuner,
Et j’ai pris ma tasse diaphane,
Pour le préparer et le savourer tout seul.

Lu Tong : Les sept bols de thé
Le premier bol onctueusement humecte lèvres et gosier; Le deuxième bannit toute ma solitude; Le troisième dissipe la lourdeur de mon esprit, Affinant l'inspiration acquise par tous les livres que j'ai lus. Le quatrième produit une légère transpiration, Dispersant par mes pores les afflictions de toute une vie. Le cinquième bol purifie tous les atomes de mon être. Le sixième me fait de la race des Immortels. Le septième est le dernier... je n'en puis boire davantage. Une brise légère sort de mes aisselles.

Sen Soshitsu
"Je prends un bol de thé dans mes mains.Dans sa couleur verte, j'y aperçois toute la nature.Je ferme les yeux pour contempler les collines et l'eau pure de mon cœur.Seul et silencieux, je m'agenouille et bois mon thé. Et tout cela entre en moi".




Comment les chinois boivent-ils leur thé ?
Les feuilles pulvérisées sont battues dans l’eau chaude avec un petit fouet de bambou fendu. On savoure ce breuvage mousseux dans des bols peu profonds, émaillés de brun ou de bleu sombre pour mieux apprécier sa couleur.
Ou bien on fait infuser les feuilles dans une théière ou dans de petites tasses à couvercle en porcelaine.

Ils en font un moment de calme et de sérénité plein de beauté.

Voyage d’une femme autour du monde, Ida Pfeiffer
Celui-ci me conduisit dans un appartement, où il me régala d’une tasse de thé comme les chinois riches ont l’habitude de le prendre. On met quelques feuilles de thé dans une tasse de porcelaine fine, on verse dessus de l’eau bouillante, et on couvre ensuite la tasse d’un couvercle qui la ferme hermétiquement. Après avoir laissé infuser quelques minutes, on boit le thé chaud sur les feuilles. Les chinois ne mettent dans le thé ni sucre, ni rhum, ni lait ; ils disent que l’arôme du thé se perd si on y ajoute la moindre chose, ou même si on le remue. »

La cité chinoise, Eugène Simon
Il porta lui-même la tasse à ses lèvres en écartant légèrement la soucoupe, et en aspirant lentement. Je suivis son exemple. C’était exquis. La liqueur, très claire, jaune comme de l’or pâle, aussi odorante que la fleur même du thé, flattait l’œil et laissait à la bouche un gout doux et suave véritablement délicieux. Il devina ce que j’éprouvais (…). « Un de nos poètes compare le thé a la joue d’une jeune fille. »

Vous voulez essayer?

Thé au jasmin

Ingrédients pou 20 cl de thé
2,5 gr de feuilles de thé au jasmin
20 cl d’eau pure, a la saveur neutre
Assez d’eau pour réchauffer la théière

Préparation
Porter l’eau a ébullition et la laisser refroidir jusqu’à 95°C. Ebouillanter une théière chinoise en terre (ou une tasse à couvercle en porcelaine). Y déposer les feuilles de thé et laisser reposer quelques instants. Verser l’eau chaude et faire infuser 3 minutes.
Servir le thé en dans de petites tasses en vidant complètement la théière.
Déguster nature.

Les feuilles pourront encore infuser deux fois.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

j'aime particulièrement cet article. Il est plein de douceurs et de calme